Édition du vendredi 28 janvier 2005
Impôts régionaux : les régions «maîtrisent mal leur dépenses», estime Jean-Pierre Raffarin
Jean-Pierre Raffarin renvoie la balle au PS (voir «Maire-Info» du 27 janvier 2005).
Alors que le ton monte entre le gouvernement et les présidents de région socialistes sur l'impact de la décentralisation sur les impôts locaux, le Premier ministre les a accusés jeudi de mener "une politique fiscale de démolition" et de "mal maîtriser" les dépenses.
Leur "première erreur, c'est de vouloir faire croire que la décentralisation aujourd'hui coûte aux citoyens alors que ce sont des promesses électorales, ce sont en général un certain nombre de dépenses mal maîtrisées qui, aujourd'hui, dans les régions, conduisent à cette augmentation", a-t-il répliqué lors des questions au gouvernement au Sénat, dans une atmosphère surchauffée. Il répondait au sénateur UMP Roger Karoutchi, qui s'inquiétait de hausses prévues de la fiscalité allant de "15 % à 60%" dans les régions de gauche.
"Quand je vois la Bretagne casser Ouest-Atlantique, pôle d'aménagement du territoire majeur, quand je vois le Languedoc-Roussillon casser le pôle scientifique de chimie, quand je vois la région Poitou-Charentes casser la politique de création d'entreprises, je me dis qu'il y a là une politique fiscale de démolition, de recul et de désengagement régional", a-t-il fustigé, se disant "très préoccupé".
"Depuis la décentralisation Mauroy-Defferre, les régions socialistes ont toujours eu une fiscalité plus élevée que les régions dirigées par l'actuelle majorité", a poursuivi le chef du gouvernement. "Ce qui m'inquiète ici, c'est la stratégie du mistigri : je passe ma responsabilité aux autres", a-t-il lancé, prévenant que "l'impôt portera le nom des présidents de région socialistes".
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